J'attendais Septembre avec une grande impatience, mais aussi un peu d'anxiété : jusqu'au tout dernier moment, personne ne savait si la grande brocante du 3e, sise aux alentours de la rue de Bretagne à Paris, aurait bien lieu. En effet, en ces temps tumultueux de Covid, les marchés ouvrent ou ferment, les évènements sont annulés, kes règles changées d'un jour à l'autre et souvent sans réel préavis ni cohérence. En connaissance de cause, je m'étais donc préparée à l'amère déception d'un voyage longuement attendu et finalement annulé...mais fort heureusement il n'en fut rien, et j'ai pu une fois encore partir battre le pavé parisien pour un long week-end de chine.
Je suis donc partie un jeudi matin en train (en croisant les doigts pour qu'il n'y ait là encore ni retard ni annulation - car je suis plutôt "abonnée" à ce genre de contretemps), le coeur et la tête remplis d'images fantasmées de cette partie de chine en solo, "tradition" annuelle depuis mes ...16 ans !
A peine arrivée la réalité de la situation sanitaire actuelle m'a sauté aux yeux, tant la densité de population dans cette ville rend la chose encore plus visible, surréaliste, inquiétante. Des milliers de gens masqués se croisant, se toisant, s'évitant. Bim. Moi qui passe le plus clair de mon temps à bosser en tête à tête avec ma machine à coudre et ne fais d'incursion en centre ville que très rarement en dehors des puces chaque samedi, le "choc" fut rude et immédiat. Heureusement j'étais bien accueillie, si bien que la déconvenue de transports en commun de mon arrivée fut vite oubliée : mes valises à peine posées, je me suis élancée vers le 3e arrondissement en compagnie de mon amie Chrys de la boutique Chez Poupoule . Les premiers brocanteurs commençant à s'installer, nous avons ainsi fait nos premières prises...
Mais c'est le lendemain matin aux aurores que la chasse fut réellement ouverte ! Une matinée sur cette grande brocante autour de la rue de Bretagne m'a permis de faire quelques belles trouvailles et de bien jolies rencontres. Ensuite, direction la boutique Antirouille rue Gérando, puis Mamie Blue rue de Rochechouart pour de nouvelles trouvailles. Le samedi est passé tout aussi vite, entre les puces de Vanves le matin, un passage chez Casablanca rue Morêt l'après-midi, avant de terminer Chez Poupoule. Le dimanche comme toujours, fut dédié à un petit tour aux puces de St Ouen, comme un pèlerinage à travers les ruelles des marchés Vernaison, Paul Bert ou Dauphine.
Quatre jours en solo, à marcher non-stop à travers Paris (mes pieds m'en voudront un bon moment), d'adresse en adresse, de friperie en brocante. Des amis, des bons moments partagés, et plein de trouvailles rapportées à grand'peine dans ma valise surchargée : un bon week-end parisien comme je les aime !
Mais sans plus vous faire languir, voilà le tableau de chasse de ce week-end dans la capitale :
Tissus, mercerie, ceintures, robes, turban, coussin, boîtes, bijoux...un peu de tout, mais que du beau, du très beau même ! Voyons cela plus en détails :
On commence fort avec cette vraie pièce d'Histoire, ce flacon de teinture pour jambes "Beaubas". Un coup de coeur ! Je ne possédais pas encore de ce genre de cosmétique typique des années de guerre dans ma collection. Car oui pour celles et ceux qui ne le savent pas et se demandent en quoi ce flacon est si typique et historique, c'est parce que pendant la guerre, les bas furent frappés de restriction comme beaucoup d'autres articles d'habillement. Bientôt ils furent introuvables, et comme à l'époque il était encore mal vu de se promener jambes nues, les femmes durent inventer, et se teinter les jambes avec ce genre de teinture, allant même jusqu'à se dessiner la ligne de couture à l'arrière de la jambe pour donner l'illusion d'un vrai bas...
Comme vous le savez si vous lisez ces pages depuis un petit moment, je résiste difficilement aux vieux papiers. Alors quand je tombe sur des lots de boîtes anciennes en carton, je ne sais (presque) plus me tenir ! Je dis presque car au final je n'en ai pas pris beaucoup, juste quelques unes pour ma collection et à disposer en déco à la maison.
Pour décoration, je n'ai pas su résister à ce gros bocal de pot-au-feu de la marque "Potox" ! Il accueillera prochainement un bouquet de fleurs séchées.
Pour une piécette, ces trois petits coquetiers en verre sont repartis avec moi. Avec une mention spéciale pour celui de droite, en pâte de verre blanche et doté d'un petit oiseau aux ailes déployées (qu'on devine à peine sur la photo, sorry pour cet éclairage un peu foireux).
Et là on ouvre un chapitre qui fâche : celui des boîtes.
Je suis une inconditionnelle des boîtes. Une tarée. J'en ai dans tous les coins. De toutes sortes et de tous formats. On ouvre une armoire on tombe sur des boîtes. On soulève un dessus de lit on tombe sur des boîtes. Y'en a partout. J'en ai tellement que certaines sont vides, faute de bricoles à mettre dedans ! C'est tout dire ! Mais pour autant, je me laisse toujours séduire, que ce soit par leur beauté, leur format, leur côté pratique...ou pas.
Etant en train, je ne pouvais pas me lâcher sur du king size, mais j'ai fait main basse sur des modèles plus "facilement" transportables, comme ce tiroir / classeur / répertoire en bois. Je ne lui ai pas encore trouvé de place ni de réelle fonction dans mon atelier, mais ça c'est un détail ^^ Non ? :-D
Aaaaaah les boîtes de mercerie tiennent le haut du pavé dans la hiérarchie de mon addiction. J'adore leur côté hyper pratique et leur format empilable. Souvent vendues très (trop) chères par les brocanteurs, je ne m'en offre que lorsqu'elles sont proposées à un prix juste pour leur état et leur style. Ainsi j'avais acquis un grand modèle cet été sur un vide-grenier pour une pièce (une chance !). Ces trois-là étaient un peu plus chères, mais à un tarif tout à fait correct, c'est pourquoi je ne leur ai pas résisté ! Elles accueillent désormais des gros grain et fermetures éclair.
Si les boîtes de mercerie tiennent la vedette de mon addiction de boîtes, que dire de celles recouvertes de tissu ancien ?? Je les adore. Je les voudrais toutes, et en faire des murs d'imprimés colorés et fleuris... Mais là je me ferais carrément assassiner par mon homme, alors je me calme ^^ Cette jolie demoiselle fleurie m'a été offerte par mon amie Arlette et je l'aime déjà, charmée par ces grandes fleurs et feuilles sur fond bleu tendre...
Une grande partie de ces trouvailles concerne directement mes créations pour ma marque Madame George : rubans, tissus, fermoirs...j'ai beaucoup chiné "utile" cette fois !
Ces quelques rubans gros grain deviendront bientôt des ceintures ou des bandoulières pour mes futures créations...
Du très beau rayon tissus anciens, avec de bas en haut : un lainage rouge sang, un lainage à carreaux, un crêpe fleuri, un coton fluide à motif tartan, un coupon de rayonne tissé de fleurs, un crêpe vert pomme, un crêpe framboise, un crêpe à rayures dans les tons framboise également, un mini coupon de coton mauve tendre, un bout de rayonne rose fleurie, une rayonne à motifs bordeaux et turquoise sur fond crème, une rayonne fleurie bleu et blanc, un crêpe beige à fleurettes, et un coton imprimé Art Déco. J'ai de quoi faire !
Ces fermoirs en bois tristounets seront bientôt parés des plus jolis tissus Art Déco de ma réserve...
Un beau stock de boucles de ceinture, avec quelques modèles vraiment très chouettes qu'il me tarde d'utiliser !
Encore un joli patron années 40 qui entre dans ma collection ! Reste à m'y mettre...
Passons aux bijoux :
Ces fleurettes en perles de rocaille seront bientôt montées en boucles d'oreilles.
Petits bijoux fantaisie chinés dans un fond de boîte... Les oiseaux en bois peint portent au dos la date 1948, notée au crayon à papier... Le petit bouquet est en paille ou raphia finement tressé, c'est ravissant...Le bracelet à breloques porte-bonheur semble dater des années 30 ou 40...
Depuis le temps que je recherchais une bague "tank" à ma taille, et qui ne me coûte pas un bras !!! Voilà que je tombe sur deux magnifiques spécimens ! Ces bagues de la période Art Déco, au design si typique, s'échangent d'ordinaire à des prix prohibitifs, surtout sur internet. Mais là, c'était presque donné ! J'adore les deux, même si j'ai une large préférence pour celle de droite, cadeau de mon amoureux pour nos 9 ans de mariage (dans quelques jours)...<3
Parmi tous les polymères anciens, ma préférence va depuis toujours au celluloïd. Alors je ne pouvais résister à cette jolie broche fleurie aux teintes acidulées !
Autres coups de coeur au rayon broches, avec ces deux modèles au style typique des années 40 : la première est en bakélite, la seconde en celluloïd peint. J'adore.
Oh ! Le joli coussin brodé ! Je sais ça peut être discutable mais perso j'adore. Et mon chat aussi, vu qu'il fait déjà sa sieste dessus :-D
Non mais quel adorable petit col !!! En feutrine brodée de laine avec applique de fleurettes en feutrine colorée, cette pièce m'a séduite au premier regard...
Un joli foulard années 40 en crêpe de soie, aux teintes tout à fait automnales...
Des ceintures ! Encore une addiction...
Quels beaux modèles, si inspirants ! Je les aime toutes, aussi différentes soient-elles.
Je ne me lasse pas d'admirer le travail sur certaines des ceintures de ma collection comme celle-ci, toute rebrodée de fleurettes en feutrine, si délicates...
Passons maintenant aux vêtements :
Voilà une veste en velours côtelé typiquement 40's qui m'avait déjà fait de l'oeil l'année dernière chez Mamie Blue. Je ne pouvais alors pas la fermer, c'est pourquoi je l'avais laissée, à regret... Mais comme j'ai réussi à perdre un peu de poids je peux enfin la porter ! Il me tarde maintenant qu'il fasse assez froid ^^
Gros coup de coeur sur la brocante de la rue de Bretagne, pour cette veste en jersey marron, à boutons de bakélite. Oui je sais comme ça elle n'est pas très exaltante, elle paraît simple et sans grand intérêt...mais pour moi c'est un peu le Graal, car je suis FAN de ces vestes en jersey typiquement années 40 ! Elles sont difficiles à trouver car leur matière en fait la proie de prédilection des mites. J'ai réussi à accumuler plusieurs coloris dans ma collection qui compte deux noires, une bleu marine, une brodeaux, une rouille et même une rayée, mais je n'en avais pas encore en marron ! Pour ne rien gâcher, elle me va parfaitement (il n'y a rien de plus démoralisant que de tomber sur une pièce que vous recherchez comme le Graal et qui s'avère être trop petite - c'est souvent le cas pour moi qui suis plutôt grande et ronde, donc loin de la stature moyenne de l'époque).
Au rayon robes, petit coup de coeur pour cette robe années 70 (oui j'aime aussi énormément les 70's, plus particulièrement quand elles s'inspirent des années 40). C'est surtout son imprimé qui m'a fait flasher ! Malheureusement elle est trop petite pour moi...mais je l'ai prise quand même, pour ma fille dans quelques années !
Trouvée noyée au milieu d'un portant de robes 80s, cette perle en excellent état est en crêpe fleuri et date des années 40. Ces couleurs !!!
La seule robe que je pourrai porter sur les trois sera celle-ci, les autres étant trop petites. Mais quelle robe ! L'amour au premier regard pour cet imprimé, et ces couleurs. De minimes réparations seront effectuées rapidement, pour pouvoir la porter dès ce week-end !
Venons-en à une autre "addiction" ou collection : les gilets sans manches années 1940... Et là, trois très beaux spécimens s'ajoutent à ma collection, qui grandit de façon exponentielle.
Je ne sais pas trop de quel pays viennent ces personnages colorés, brodés au fil de laine sur un jersey rouge sang...mais j'adore !!!
Typique des modèles 40's et extrêmement rare (jusqu'ici je n'en avais vu de ce type que dans les magazines de tricot), ce modèle est ouvert sur les côtés, fermé par des liens en laine. Quasi parfait état, je suis hyper contente de le compter dans ma collec.
Celui-ci est en lainage noir avec des broderies au fil fin, dans des couleurs bien flashy comme j'aime. Pour une fois c'est une grande taille, même un peu trop grande pour moi ! Des petites pinces au dos et sur les côtés et il n'y paraîtra plus...
Et comme vous savez que j'aime bien y aller crescendo et terminer avec ma pièce préférée, venons-en maintenant à un turban DE FOLIE :
Assurément LA pièce de cette session de chine, ce turban est juste DINGUE. Digne de la haute couture. D'un style absolument fabuleux, avec des finitions sublimes, et dans un état si parfait qu'on le croirait fait d'hier. C'est juste fou.
En velours rouge sang plissé et cousu en forme sur un squelette de toile double, il est hyper haut et imposant, dominant la tête d'au moins 20 centimètres. De plus, il est brodé à l'arrière d'un motif en sequins anthracite et de perles dorées...une splendeur, vraiment ! Quelle pièce ! J'aimerais savoir faire ça...