jeudi 18 septembre 2014

Séance Ciné

Comme pas mal de nanas sensibles aux épanchements romantiques sur fond de films en costumes, je suis excellente cliente pour les films "à l'eau de rose", les histoires d'amour intemporelles qui font pleurer les filles. Evidemment, mon homme, lui, y est totalement hermétique (même si je le soupçonne de ne pas vouloir les regarder juste pour ne pas être surpris la larme à l'oeil  lol.) Alors quand il fait sa soirée dehors, hop ! je me commande des sushi (ça non plus il aime pas) et je me fais un bon vieux mélo... 
C'est donc ce qui m'a amenée hier à regarder le Anna Karénine de Joe Wright.


Ce n'est pas la première version du chef-d'oeuvre de Tolstoï que je vois, et ce n'est certainement pas non plus la dernière. 
 Inconditionnelle des films Orgeuil et Préjugés et Reviens-Moi du même Joe Wright où Keira Knightley tenait là aussi la vedette, j'ai dès la sortie de cette version d'A.K. eu envie d'aller voir ce que cela donnait. 

J'ai été surprise dès le début du film par le parti-pris scénique, original et déstabilisant, de faire fondre les scènes les unes dans les autres par de longs plans séquences très fluides, utilisant la salle et les entrailles d'un théâtre pour tout décor, modulable à merci. On reconnaît là l'intérêt de Wright pour ces plans très longs, impressionnants pour leur fluidité et leur difficulté de réalisation...je me souviens surtout de la scène post-débarquement de Reviens-Moi, scotchante. Bref étonnant, mais heureusement que ça n'est pas comme ça tout le film, car au final ça file un peu le tournis. 

Pour ce qui est des costumes, c'est un régal...des robes de bal énormes aux coiffures surdimensionnées, des petits détails typiquement russes (surtout dans la garde-robe de Lévine) à la raideur des tenues sombres de Karénine, des tenues fraîches de Kitty jusqu'aux dessous d'Anna, tout est parfait. 

Venons-en aux acteurs. Le choix de Keira Knightley est compréhensible quoique je n'y adhère pas totalement. Attention si ce n'est pas, et de loin, mon actrice "préférée", je n'ai a priori rien contre elle, car elle est plutôt performante dans pas mal de rôles, et mérite qu'on salue son talent. Mais à mon goût elle est bien frêle, trop maniérée  pour cette figure de femme extrêmement belle, vertueuse et droite, glissant peu à peu vers la folie après avoir goûté à un amour passionnel et dévorant.


On ne peut pas lui enlever que c'est une fort belle femme, même si ça maigreur me gêne bien plus dans les robes de cette époque que dans les tenues romantiques d'Orgueil et Préjugés, ou la garde-robe années 40 de son personnage de Reviens-Moi.

C'est en fait la deuxième adaptation de Anna Karénine que je vois, la première étant un téléfilm de 2013 qui était certes un peu longuet mais qui était réussi en tous points : décors somptueux, costumes magnifiques, interprétation sans tache. Et puis, j'ai trouvé que la Anna de cette version-là était bien plus convainquante, avec la beauté lisse et froide de Vittoria Puccini.


Autre bon point pour cette version télévisée : moins d'ellipses. Je pense notamment à l'absence totale, dans le film de Joe Wright, d'une période où la jeune Kitty part sur le front apporter son aide aux infirmières, ce qui la renvoie ensuite changée et bien plus mature chez elle, avant qu'elle ne réponde par l'affirmative à l'amour de Lévine. Je ne sais pas si cet épisode est réellement dans le livre de Tolstoï, mais il est longuement relaté dans le téléfilm et j'ai trouvé qu'il avait vraiment sa place et son importance dans l'appréhension du caractère du personnage de Kitty.

Bref, passons aux autres acteurs. 
Si j'ai trouvé assez insignifiant le Vronski de la version télévisée, comment ne pas tomber sous le charmes de boucles folles de celui de ce film ? 


Boucles blondes et regard bleu perçant, Aaron Taylor-Johnson, c'est son nom, est ici méconnaissable. J'ai eu bien du mal à reconnaître en lui le looser sympathique de Kick-Ass ! Il faut dire qu'il y a un monde entre les deux personnages, et ce n'est rien de le dire... Allez, une ptite photo-confrontation pour le plaisir :


Non vous ne rêvez pas, c'est bien le même bonhomme.
A dire vrai quand le personnage de Vronski est apparu la première fois, j'ai été un rien déçue, tant il avait l'air jeune et sans envergure. Et puis, on est un petit à petit happée pas ce petit harceleur transpirant le désir (oulà qu'est-ce qui m'arrive) qu'est le comte Vronski, figure romantique par excellence d'un amour destructeur mais somme toute terriblement dépaysant. Et j'ai trouvé la performance de Johnson tout à fait dans le ton finalement. 
Bon et ouiiiii j'avoue, le blondinet à moustache ça me plaît, voilà, même que j'en ai épousé un. Na.

Passons à Jude Law, qui est loin d'avoir une place de choix dans mon panthéon perso d'acteurs, mais que j'ai trouvé convainquant en Alexis Karénine effacé et droit comme un "i". 



Restent les seconds rôles, plutôt excellents...avec une mention très bien pour la jeune et très gracieuse Alicia Vikander dans le rôle de Kitty, le bourru rouquin Domhnall Gleeson pour Lévine, et le réjouissant pataud Matthew MacFadyen en Oblonsky.


Bref une séance ciné assez sympa, déstabilisante aussi parce que j'ai cherché tout le film où j'avais déjà vu ce p'tit blond (j'étais loin de trouver) :-), et parce qu'il est toujours difficile de regarder une version différente sans comparer chaque détail. 
Ceci dit, je pense que je vais retenter le coup bientôt avec le film de 1997 avec Sophie Marceau dans le rôle-titre (j'avais complèrtement oublié qu'elle avait joué ce rôle). 
D'ici à les voir tous, il n'y a qu'un pas...



Toutes images via Google Images.



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